Nouvel Hôpital de Toulon sur le site de Sainte-Musse (Lauréat Concours 2002) - France New Hospital in Toulon on the site of Sainte-Musse - Architecte hôpital sainte musse Toulon
Localisation : Toulon (83) / France
Maitrise(s) d'ouvrage : Centre hospitalier Intercommunal de Toulon / La Seyne
(association cabinet Brunet/Saunier Paris)
Maitrise d’œuvre : Agence de l'Unité d’Architecture (U.A)
Calendrier Etudes : 2002-2014
225 000 000 € HT
Fin 2017, l’hôpital de Sainte-Musse a obtenu la seule certification de niveau A du département du Var.
Il est le plus important centre hospitalier de France en lits et en places à obtenir cette notation.
L’architecture de l’hôpital Sainte Musse se réfère à ces Palaces Modernes des bords de la méditerranée, de Floride ou de Californie, lieux de luxe, calme, volupté, lieux de villégiature, où l'on vient chercher le repos mais aussi l'inspiration, à la faveur de l'intensité chromatique et lumineuse, exceptionnelle, du sud.
L'ironie de l'histoire veut d’ailleurs que les vieux palaces de la côte d’azur, l'Hermitage, le Majestic, le Négresco, ou encore l’Excelsior Regina, furent réquisitionnés pendant la guerre, et transformés en hôpitaux militaires temporaires, tant la typologie et la conception des grands hôtels s'apparentent à celles d'un hôpital.
Apparenter un hôpital contemporain à la figure emblématique du Palace Moderne, bâtiment de prestige et de performance, revient à donner de la dignité au service public, et à le repositionner dans sa concurrence avec le service privé.
L'hôpital ne doit pas ressembler obligatoirement à un hôpital.
L'image de l'hôpital Sainte Musse, allégorie des palaces blancs, doit faire ressentir, d'une façon rassurante, un moment particulier de la vie.
Palace blanc, hôpital vivant !
L’hôpital Sainte Musse est composé de trois bâtiments distincts : le MCO, le Pôle psychiatrie et le Pôle tertiaire.
Ces différents bâtiments sont connectés entre eux :
Par l’extérieur : l’espace central partagé par les différents bâtiments est traité comme un vaste hall extérieur paysagé. On l’appelle « la rambla ».
Par une galerie enterrée (liaison logistique et technique).
Un bâtiment de forme homogène qui accepte la progression des secteurs médico-techniques sur les secteurs cliniques, la croissance des activités ambulatoires sur l’hospitalisation, la désaffection de la médecine de ville en faveur des urgences et consultations etc… ou l’inverse !
Un« monospace » hospitalier dont chaque parcelle accueille une fonction aussi bien que son contraire.
Une forme unique et enveloppante qui situe sur un pied d’égalité l’ensemble des fonctions hospitalières. Un concept démocratique favorisant les fédérations interdisciplinaires.
Un bâtiment homogène et ouvert fondé sur des plateaux de 21m60 et de hauteur constante acceptant aussi bien un secteur médical lourd qu’une unité de soins. Une trame structurelle de 7.2x7.2, simple, récurrente et modulaire qui facilite la permutation, l’extension, ou la contraction des espaces au service des mutations programmatiques.
Un concept sans engagement qui a permis d’étudier en concertation avec les utilisateurs la combinaison la mieux adaptée à leurs besoins.
L’organisation générale de l’hôpital est fondée sur une arborescence rigoureuse gérant l’interface entre les fonctions servantes et les fonctions servies qui composent le programme hospitalier.
L’ensemble forme une structure maillée qui assure d’une part l’irrigation équilibrée de l’hôpital et d’autre part dessine les axes principaux de son extension future.
Le monospace est assez grand pour recevoir plusieurs pôles par niveaux. La collégialité d’un pôle fonctionnel souhaité par le programme prend une échelle plus importante. Un étage représenterait un mégapole médical ou chirurgical, clinique ou interventionnel. Ceci permet d’imaginer la mutualisation des secteurs ou la redistribution géographique des disciplines.
Le monospace est assez bas pour envisager des relations entre pôles situés sur un même impact vertical. Les médecins n’ont qu’un étage ou deux à monter ou à descendre pour rejoindre les secteurs anesthésiologiques et assurer le suivi de leur patient à chaque stade de son séjour à l’hôpital. Des escaliers uniformément répartis sur le plateau sont prévus à cet effet. Cette stratification horizontale et verticale croisée offre une lecture en 3 dimensions des relations fonctionnelles entre les pôles.
La flexibilité est indissociable de l’extensibilité. Celle-ci autorise à terme d’adapter la capacité de l’hôpital en rapport avec l’évolution du secteur sanitaire.
Le concept propose 3 types d’extension à 3 échelles différentes:
Les extensions internes à l’enveloppe du bâtiment ont pour vocation d’exploiter des réserves de surface intérieure non encore utilisées tout en gardant une proximité avec les secteurs médico-techniques de l’hôpital. Cette extensibilité procède donc d’une densification des plateau
La structure maillée de l’hôpital est conçue pour s’étendre librement sur son site.
En définitive le corps principal du bâtiment devrait contenir, à terme, l’ensemble des fonctions médicales qui nécessitent une « centralité » ou une interdépendance de fonctionnement. Le site hospitalier doit pouvoir recevoir les fonctions paramédicales qui n’ont pas de liens vitaux avec l’hôpital.
Située dans un tissu urbain sans grande homogénéité, le nouvel hôpital Sainte Musse est l'occasion d'une opération de requalification urbaine de tout un quartier.
De par sa surface, et de par le morcellement en plusieurs bâtiments, le projet développe une véritable pièce urbaine, avec ses rues, ses places, ses passages et jardins. La composition retenue manifeste une grande attention à l’environnement immédiat du projet : éviter de rejeter les logements sociaux voisins à « l’arrière » de l’hôpital, tenir l’allée Rouvière par une série de petits bâtiments fragmentés en fonction de la trame viaire du site. Ainsi, un véritable dialogue est établi avec le quartier, lisible dans la continuité du sol à l’opposé de l’urbanisme sur dalle de sinistre mémoire.
L’Hôpital Sainte Musse se présente comme une de ces cités fortifiées du Midi que l’on nommait Bastide. « Construites sur un plan régulier en échiquier et dans une enceinte rectangulaire, ces imposantes urbanisations correspondaient au désir de mettre le pays en valeur et répondaient à des intérêts à la fois stratégiques, politiques et économiques. Leur urbanisme rationnel et harmonieux, témoigne que tout semblait avoir été conçu pour l’homme et à l’échelle de l’homme. »
A l’image des célèbres ramblas de Barcelone, l’hôpital Sainte Musse présente un vaste espace extérieur, mail arboré, sous lesquelles se développent terrasse de café, bassin et lieux d’attente. Cette « ramblas » fonctionne comme un véritable hall extérieur reliant les bâtiments MCO, Administration, Restaurant et Psychiatrie. Lieu de transition entre la ville et l’hôpital, c’est le lieu d’identification où se croisent tous les publics. Un lieu de vie et d’animation
Afin de libérer le sol pour le piéton, les stationnements visiteurs et personnels sont enterrés. Mais pour faciliter le repérage des visiteurs, et éviter le stress des sous-sols sombres, le parking de l’hôpital est généreusement éclairé par des patios. Ceux-ci permettent :
De créer des sorties évidentes sur la ramblas, avant de rejoindre les différents bâtiments.
De planter des arbres de haute tige en pleine terre pour offrir le confort thermique et l’agrément visuel sur la place
Afin de libérer le sol pour le piéton, les stationnements visiteurs et personnels sont enterrés. Mais pour faciliter le repérage des visiteurs, et éviter le stress des sous-sols sombres, le parking de l’hôpital est généreusement éclairé par des patios. Ceux-ci permettent :
De créer des sorties évidentes sur la ramblas, avant de rejoindre les différents bâtiments.
De planter des arbres de haute tige en pleine terre pour offrir le confort thermique et l’agrément visuel sur la place
Maîtriser l’impact visuel d’un projet de 80 000 m²
Le développement de deux pôles par niveaux permet de limiter le MCO à trois niveaux au dessus du RDC.
Le pôle psychiatrie se développe en R+1.
Le bâtiment administratif, avec la totalité de la direction du CHITS, ne dépasse pas R+2.
Ainsi, le quartier hospitalier respecte l’échelle du piéton. Il offre des perspectives aux proportions familières, des espaces extérieurs rassurants et appropriables.
Les différents parcours au sein de l’hôpital Sainte Musse, depuis l’accès au site jusqu’à la chambre, sont rythmés par les jeux sans cesse renouvelés de l’architecture avec la lumière.
Le « hall intérieur », vitré sur toute sa face Nord, reçoit aussi la lumière du sud grâce aux patios. Ces jardins intérieurs conduisent les usagers jusqu’aux noyaux d’ascenseurs, qui débouchent sur des paliers inondés de lumière naturelle.
Les parcours horizontaux dans les étages s’effectuent dans des galeries vitrées le long des vastes patios. Des persiennes permettent de filtrer le soleil et d’apporter l’intimité aux locaux s’ouvrant sur les patios. Les ambiances variées, permettent un repérage aisé des visiteurs et des patients. L’effet labyrinthe est ainsi évité : les transparences associées aux circulations permettent de toujours savoir où l’on est.
Cette succession de séquences conduit naturellement aux unités de soins, dont les circulations internes sont elles aussi rythmés par la lumière naturelle grâce à des petits patios qui éclairent aussi les postes de soin.
Le point final de notre parcours est bien sûr la chambre. Celle-ci propose deux types d’ambiance : Ambiance Patio ou Paysage Encadré.
La chambre, largement vitrée, présente deux visages selon qu’elle se trouve côté patio ou côté paysage. Les chambres sur patio son intimisées par des persiennes extérieures toute hauteur, offrant cette ambiance, douce et tamisée, si caractéristique des architectures domestiques du bassin méditerranéen.
Côté paysage, les larges débords de dalle permettent d’offrir une vue magnifiquement cadrée, quasi cinématographique. Dans certains locaux particuliers, comme les espaces d’attente des consultations.