Projet d'une île artificielle flottante qui prendrait appui sur la grande jetée qui barre l'entrée de la rade toulonnaise, offrant à Toulon et au Var une destination d'exception à visibilité mondiale.
Localisation : Toulon (83) / France
Maitrise d’œuvre : Agence de l'Unité d’Architecture - Christophe Jatareu Conte
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Christophe Jatareu-Conte est un homme passionné par sa ville et son territoire, et c'est dans la poursuite de réflexions collectives qu'il a imaginé un projet remarquable et stimulant le tourisme international, appelé "L'Ile de Provence". Une île artificielle flottante qui prendrait appui sur la grande jetée qui barre l'entrée de la rade Toulonnaise, et sur laquelle se trouveraient un aquarium géant ainsi qu'un espace scientifique, des commerces, une offre de restauration et d'hébergement, des plages tournées vers le Mourillon, pour offrir à Toulon et au Var une destination d'exception à visibilité mondiale, susceptible d'attirer chaque année des millions de touristes, indépendamment de toute saisonnalité. La première « ville sur l’eau » au monde.
DÉCRYPTAGE DU PROJET :
Construire une île artificielle au milieu de la rade, vous êtes sérieux ?
J'ai l'humilité de croire que je suis sain d'esprit, oui ! Mais avant toute chose, je crois qu'il faut replacer ma démarche dans son contexte. Au travers de mes différentes expériences professionnelles et mes responsabilités dans la vie civile, j’ai pu acquérir une certaine connaissance des enjeux et des possibilités. Aujourd'hui, tous les acteurs de l’économie et les acteurs de la vie publique s’accordent pour dire que le Var est une destination de premier ordre, le premier département touristique de France après Paris. L’activité du tourisme est la véritable industrie privée du département et de la région. On a le soleil, des paysages uniques, les plages et même la plus belle d’Europe, des infrastructures existantes, des entreprises locales performantes, leader dans le domaine maritime, un territoire riche de ses potentiels, de ses diversités et on a un territoire sécurisé. Le constat que dressent ces mêmes acteurs de l’économie, c'est que ce tourisme reste très saisonnier : un gros rush de juin à septembre avec un pic Juillet / Août, et beaucoup moins le reste de l'année, malgré de nombreux efforts de communication et de marketing. L'idée de ce projet est donc de créer les conditions d'un tourisme familial qui soit annuel et multiforme, en se basant sur les forces, le potentiel et les compétences locales de notre territoire.
Lesquelles ?
Le Var et l'agglomération toulonnaise, c'est un territoire historiquement lié à la mer : la flotte militaire y a élu domicile depuis des siècles, c'est ici que la plongée moderne a fait ses premiers pas avec l'équipe de Cousteau, et aujourd'hui des entreprises de pointe inventent les technologies de demain, liées à l'exploration des grands fonds, à l’écologie marine ou aux biotechnologies marines
Et concrètement, cela se traduirait de quelle manière sur cette île artificielle ?
our se démarquer de l’offre touristique internationale il faut créer un évènementiel unique et durable. Toulon et le Var manquent d'un équipement à rayonnement international, un équipement exceptionnel susceptible de drainer un public mondial. Sur cette "Ile de Provence", j’envisage d'installer un aquarium géant, un véritable centre de découverte des écosystèmes mondiaux avec des îlots spécifiques pour découvrir les algues, la flore marine, le plancton, etc. Avec des salles immersives présentant les écosystèmes du monde entier : les mangroves, les zones marécageuses, la faune hydrothermale, celle des abysses... Cet aquarium serait évidemment doté de toutes les innovations technologiques, comme une salle Imax, des attractions visuelles et des animations en 3D. A côté de cet aquarium, on trouverait un volet scientifique et pédagogique.
Des lieux de rencontre avec le monde marin, comme des espaces d'immersion pour des plongées grandeur nature. Une galerie retraçant l'histoire de la plongée : le scaphandre autonome, les submersibles, les systèmes sous-marins d'exploration. Et pour la partie plus scientifique, j'imagine des plateaux techniques pour l'accueil d'expositions fixes ou temporaires, une médiathèque avec un centre de consultation des banques de données mondiales, et des laboratoires d'analyses et de recherches visibles par le public. Avec pourquoi pas un partenariat avec la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette, qui pourrait installer dans le Var une délocalisation thématique.
Vous envisagez aussi la création d'un Collège de la Mer, de quoi s'agit-il ?
Un peu sur le même modèle que les classes de neige, on pourrait imaginer des classes de mer où des élèves du monde entier viendraient pour de courtes périodes, et seraient sensibilisés sur les enjeux économiques écologiques et environnementaux de la Méditerranée
Un aquarium géant, des installations scientifiques. Et quoi d'autre ?
Depuis quelques années, Toulon a le vent en poupe pour l'accueil des croisières, et la montée en puissance n'est pas finie. L'idéal serait bien évidemment de disposer sur l'île d'un quai d'accueil pour les paquebots de croisière, afin que les croisiéristes du monde entier puissent accoster directement et visiter l'île. Avant de rayonner éventuellement sur les autres sites du Var et de la région. Avec la visibilité de l’Ile de Provence, cette étape deviendrait incontournable pour les croisières.
Avec une partie commerciale ?
Oui, bien sûr, mais qui sera cohérente avec la thématique des sites, et à l'image des parcs à thèmes, diversifiée et attractive. En privilégiant des commerces et des attractions autour du thème de la mer, tout en proposant des prestations pouvant rencontrer tous les tourismes. L'offre d'hébergement devra également être en adéquation, avec tous les niveaux de prix et de confort. Mais imaginer un hôtel avec des chambres sous l'eau, et une vue panoramique sur les fonds de la rade, ça fait rêver non ? A titre de comparaison, on peut prendre l'exemple des complexes Atlantis, portés par l'homme d'affaires sud-africain Sol Kerzner. Il y a The Palm à Dubaï et son réseau de petites îles artificielles. Il y a Paradise Island à Nassau, aux Bahamas, et son hôtel gigantesque. Kerzner rêve d'avoir un Atlantis sur chaque continent, et il n'y en a pas encore en Europe : Toulon pourrait être celui-là, et l'homme a déjà l'expérience de la gestion de ces projets hors normes...
Techniquement, comment imaginez-vous la création de cette île artificielle ?
On se servirait de la grande jetée comme point d'ancrage - elle serait bien évidemment entièrement rénovée. Et l'île ne serait pas construite en dur, mais à base d'unités flottantes, sur le modèle de ce qui a été fait à Monaco pour gagner de l'espace sur la mer. Avec des protections amovibles balastées qui pourraient se relever pour protéger les équipements au moment des largades d'automne et d'hiver.
Mais comment arriver à financer un tel projet, à l'heure des restrictions budgétaires dans les collectivités locales ?
La puissance publique doit être à mon sens prescriptrice du projet, c'est à elle d'initier les conditions de sa réussite. Pour le reste, l'investissement sera quasi-exclusivement privé, sachant que le foncier ne coûtera rien (bail emphytéotique), il est gratuit et disponible immédiatement ! Et au final, je pense que c'est un investissement global qui représente autour de 3 milliards d'euros.
C'est colossal !
Bien sûr que c'est énorme. Mais si on compare avec l'investissement initial d'un projet comme Disneyland Paris, qui était à l'époque de 15 milliards de francs, cela nous donne en tenant compte de l'inflation environ 3,5 milliards d'euros. On est dans les mêmes ordres de grandeur. Et tout autour du parc Disneyland, on a vu sortir de terre des logements, des zones d'activité, des hôtels, etc. Il y a ce que ça coûte, et il y a ce que ça rapporte en cotisations sociales, en TVA, etc. Et de manière plus indirecte en rayonnement international.
Vous évoquez les cotisations sociales, comment le projet pourrait-il se traduire en termes d'emplois ?
Je parlais tout à l'heure du complexe Atlantis Paradise Island à Nassau. Dans les différents hôtels et lieux d'animation, ce sont environ 6000 personnes qui y travaillent. Je pense qu'on peut imaginer au moins les mêmes ordres de grandeur.
Au-delà du budget, est-ce que vous ne risquez pas de vous heurter au veto de la Marine nationale ? On est quand même à l'entrée du plus grand port militaire de Méditerranée, avec des navires qui entrent et sortent chaque jour...
C'est ce que je craignais aussi au début. Alors il y a quelques mois, j'avais sollicité un entretien avec les autorités de la Préfecture maritime, afin de leur présenter les grandes lignes du projet. Et j'ai été agréablement surpris car ils ont été très réceptifs, très intéressés, et ils ont posé de nombreuses questions. Dans le principe, le projet ne les dérange pas du tout. Le seul impératif, c'est qu'ils ne veulent pas voir une grande extension depuis la jetée vers l'intérieur de la rade, là où nous avions envisagé d'installer le quai d'accueil des bateaux de croisière. Car cela pourrait gêner les mouvements des sous-marins qui ne sont pas très manœuvrants. Il faudra s'adapter à cette exigence, mais dans l'ensemble c'est plutôt un feu vert de leur côté.
Comment imaginez-vous le futur de votre projet ?
C’est un projet ambitieux pour le territoire dans son ensemble, pour son économie et par le rôle social majeur qu’il peut créer. Un projet qui peut fédérer les énergies de tous, fondé sur notre histoire, sur notre culture, sur notre savoir-faire.
Petit à petit, l'idée fait son chemin, et je l'ai présentée récemment devant les membres du Conseil économique varois qui ont été enthousiastes. Ils ont parfaitement perçu tous les bénéfices que le Var peut en retirer, en termes de rayonnement, d'emploi et de retombées économiques.
J’espère que les plus hautes autorités s’engageront au côté des acteurs économiques locaux pour porter cette ambition commune afin que la future métropole Toulonnaise et le Var confortent le devenir de ce territoire complémentaire des grandes métropoles Niçoise et Marseillaise